mercredi 7 janvier 2009

Le cavalier blanc

La rosée est à peine maîtresse de la Lande
Une étincelle se prolonge de son long
Panache de comète sur la surface de l’étang
Où deux hérons magnifiques s’envolent
Vers le firmament, plus gracieux et majestueux
Que l’enchanteresse princesse de la Lune.
Tu cours à travers ce rêve, pieds nus,
Le rire aux lèvres suaves printanières
Dans ta longue robe bleutée découvrant
Délicatement ta volonté, ton corps
Semble volé, ondulant avec la vie
Et ne faisant plus qu’un avec la magie
Un cavalier blanc sur un somptueux
Destrier accourt et tu le contemples,
Un pincement au cœur, relève ta douce poitrine
Tu te fais femme et il t’arrache du sol
T’emportant à travers monts et marées.
Tu te sers contre lui, tes cheveux
Azurés volent au vent mais tu ne crains
Plus le froid, un nuage s’efface de
la pâle lueur de brume, comme les
Chaumières sont minuscules sous le corps
Musclé de la puissante licorne ailée.
Ton visage se tourne vers lui, les mots
Coulent entre ses lèvres murmurantes de bonheur
Et d’amour, il est toi !

Le 26-08-1984

Une page

Quand les pages se tournent
Un temps oublié se rallume
Et je danse, je danse sur les dunes
Incertaines pareils à la Lune que l’on enfourne

Allons-y crier notre délire
Sur les flancs du firmament
Tout renaît un jour de la cire
J’ai envie de revoir le continent

Qui jadis, en larmes
Où voguait l’âpre amer trident
Au très fond du cosmos sans armes,
Saluons cette neige d’encens

Quand les plages se recouvrent
D’une mince coquille blanche écume
Et je pense, je pense sur ma plume,
Fidèle que je ne suis plus et tout tourne

Une page de temps
C’est levée sur le couchant
Une page de vent
C’est couchée sur le levant,
Et moi, triste chimère,
Je ferme d’un trait
Ma cure de Jouvence
Pour un retour à la Terre.

Le 28-12-1984

La fête de la vie

La fête de la vie
Est pour nous tous
Ce qui arrive et qui finit,
D’amour qui parfois trémoussent,
D’amitiés qui parfois par regret
Se détruisent par trop de marais.

La fête de la vie
Des fleurs, du soleil,
De la Terre, de la mer
Et par-dessus tout, de
L’amour que nous apporte
Ce grand Magicien.
Chantez pour un monde de séraphins
Et non du début de la fin
Qu’inconsciemment amènent
Ces autres faux magiciens.

La fête de la vie
Est sans nul doute
La raison d’être contre toutes ces folies,
Elle est notre paix
Que les enfants du Liban nous envient.
Son cœur est votre vérité.

La fête de la vie
Du tonnerre, de l’argent,
De la guerre, de la machinerie
Et par-dessus tout, de

cette musique que nous apporte
Cette petite boite magique.
Hurlez pour notre Terre qui fait les demains
Et non de temps incertains
Que tristement amènent
Les enfants sans Magie.

La fête de la vie
Est aussi pour le plus
Pauvre d’entre nous.
Donnez-moi
Un grain de bonheur pour que
sur notre Terre s’effacent
Toutes ces malheureuses fleurs,

La fête de la vie
Est là chaque matin
Lorsque vous sortez de votre lit
Et que pour chaque soir
Vous y retournez avec un cœur joli.
La fête de la vie
Est tout simplement votre vie.

Le 29-01-1984

Océan de son

Notre vie est son, cri
Ces chants, rythmes, danses,
Prières et musiques,
Règles de nos symphonies.
Comme la mort est silence
Dans cet océan de son
Au roulis magique
De réseaux de relations
Se déroulant dans le temps
Modulé, naissant
De ces circonstances
Si complexes de la vie.

Océan de son
Aux vagues de mélancolies,
De joies et de douleurs,
Tous nous chantons
Tes refrains de douceur.

La Terre est son abri,
Loin de votre seule
Harmonie des nombres
Qui ne serait qu’un délit.
Comme la mer, ils en veulent
De l’appel à l’unité,
Non sondant le sombre
En se sentant dépassé
De quêtes perpétuelles
En ampleur nouvelle,
Manipulateurs,
Grands prêtres de synthétiseurs.

Océan de son
Aux algues excédées de richesses,
De souplesses, d’infini
Instruments pions,
Vagues de frénésies.

Océan de son
Au raz de marée de rêverie,
De rafale, de masques
Et d’inventions
Pour sous votre gai casque.
Océan de son,
J’ai besoin de ton oublie.

Le 17-12-1983

Automne

Nature, créatrice de beauté et de passions,
De toutes tes saisons, la plus belle ,
C’est l’automne, si courte mais aux couleurs de vermeil.

Les feuilles d’émeraude de l’été
Brûlées par le temps, meurent avec grande dignité.
Automne, tu sais combattre la tiédeur d’affliction.

Tu es capable de tout contre elle,
Rafraichis le cœur des hommes de leur vie de miel.
Ton lien d’amour va les sauver,

Ta force et ton courage contre le temps peiné,
Le dernier sursaut avant ta présentation,
Va amener ce qu’on appelle

L’ivresse de vivre par delà tout mauvais conseil.
L’automne, toutes tes feuilles sont tombées
Il ne reste que les sapins jamais fanés.

Marchez sur ce parterre d’or et de compassions,
Vous comprendrez mes ritournelles.
Triste automne, j’hiver arrive alors tu sommeil.

Le 6-11-1983

La fête

La fête, lieu de nos plus importantes rencontres
Même si l’on déteste, on s’y parle, étrange ?
Il n’est pas rare de vivre sans connaitre son voisin.
Pourquoi ne pas s’y échanger ses idées ?
Peu importe que tu sois Richard ou Clochard,
Les barrières sociales y disparaissent
Car seule la fête à le pouvoir de détruire
Ce ghetto de notre société dans lequel tu es né.
À la fête, plus rien ne s’oppose à la solidarité,
Ce n’est plus madame Dupont ou monsieur Durant
Mais Marianne et François à qui l’on parle.
Les hommes y sont à ce seul moment de leur vie, frères.
Lorsque nos journées sont sombres,
Pleines de train-train quotidien,
De tout le mal qui se passe de part le monde,
Et qui nous dépasse, à la fête, on sort de tout cela !
À vous tous les politiciens du pouvoir,
La fête lie le monde d’amitiés.
Faites-la revenir tous les jours sur notre Terre
Pour que toutes nos misères disparaissent.

Le 26-03-1983

mardi 6 janvier 2009

Le coq de bruyère

Qu’on le piège, qu’on le siège, qu’on le grave
De même qu’un bouchon de liège
Il sera toujours dans les visions de l’inconscience
En faisant porter le drapeau
À tout ceux qui, mimant la sagesse
Violeront de leur long manteau
Ce qu’il appelle la mollesse.
Les aiguilles tourneront à l’inverse
De ce mini mélodrame dont il a coutume,
De même que nous serons ces rames
Brisant les flots impétueux d’une mare sans écume
Acerbe où les croassements
Seront gerbes, nous planterons
Ses larmes et brûlerons
Ses larves, maître de nos idées,
Nous le graverons au fond
D’un sentier sans fin, son cœur folâtre
Et nous y immolerons
La douceur d’une envolée de coq de bruyère
Enfin disparue !

Le 30-07-1985

Chrysal

Partir sur un banc de mille lieux
Où la mer s’agite,
Te souviens-tu de la barbe de ce vieux
Que caresse et s’effrite
Une main poisseuse si malheureuse ?
Il bat la couleur d’une lumière
Où trépasse ma chaire
Et les continents s’entrouvrent
Pour bondir au beau milieu
De colonnes arides
Où le basson fatidique
Crépite une ardeur de bonheur.
D’un baiser en orbite autour de tes yeux,
Ayant fait la moitié du travail,
J’hésite et tire la fermeture.
Les étoiles reflétées dans
le lac où la Lune molle
Rejette ses clapotis grisonnants,
Il ne sera pourtant jamais trop tard
Pour appeler un cœur qu’une brise
À rendu trop sensible.
J’étais venu t’aimer et tu m’as
Repousser pour quelques idéologies
Se rapportant au passé.
Il ne fallait pas, fatigue,
Tu détruis toi aussi tout autour de toi.
La tempête cesse et s’ouvre
Les nuages où un éclair
Revigore une chaleur d’un temple envolé
Perdu sur des plages arides.
Et au-delà, un bouffon
Vêtu de ses verts habits
Rejette son bonnet à grelot rouge
Sur celui qui l’a agenouillé,
Le priant d’accomplir son esclavage
Mais le refus le fait sombrer peu à peu
Dans la démence
Où des lassos l’enroulent davantage.
Des ménestrels accourent
Et jouent de leur luth,
Animant la veillée
De rêves pourprés.
Alors le bouffon se relève
Pour danser autour de sa hutte,
Cabriolant de folles paroles,
Enjouant la colère des cieux,
Auréolant la splendeur d’en temps.
Voici que se lèvent des mélodies
Amers où sonorités, couplets
Et vers à l’envers qui se revigore,
Quelques violons violentent l’horizon.
Rien d’autre n’espère ton retour.
Au loin, les hameaux se réveillent,
Au petit jour, les badauds se mêlent
À cette fête désemparée.
Des douceurs orientales s’emparent
Du bouffon qui se met à heurter
Sa tête blessée contre le sol souillé.
L’amour passait avant pourtant.
La porte défoncée s’y est brisée
Et j’ai hurlé « O que ton corps,
Ton âme, ton cœur me reviennent »
En cet instant où le soleil
Illumine ma chambre et toute la vallée
Que les pleurs oubliés chantent
Un poète menacé, alors, Chrysal,
Fleur de légende, tu rapporteras
À la Terre entière,
À ces meneurs de jeu et de volière,
Ton ultime prière.
Ta langue coulera le long
Des rides de mon visage
Les effaçant à jamais.
Les larmes de mes yeux
Donneront naissance à un arbre
Montant vers les cimes de l’infini,
Balayant les odeurs
D’un monde de poussières
Et en jaillira un bouquet
Unique, contemplation de ce qui est.
Je ne voulais qu’être là !
Le rythme s’est accéléré,
Les cordes se sont mises à vibrer
Les percussions à frapper
Et le souvenir de tes caresses
À me broyer.
Je réalisai enfin
Que peut-être tu lirais
Le fil de mon amertume,
Que tu laisserais tous les autres
Et que peut être effacerait
Le bouffon qui s’y cache, mais non !
Chrysal !

Le 9-8-1985

Candeur

Connaissez-vous l’infini ?
Et bien moi, je l’ai dompté !
Assurément, comme l’on vainc
Une couronne.
J’ai ouvert l’univers,
Couper les carreaux,
Mêlé les courbes,
Arracher les barreaux,
Bâtis des plans
Engendrant une sortie
Que l’on effleurera
De son âme
Vaincu, joyeuse et endolorie.
À la perspective des dimensions
S’y retrouvant
Dans un temps brisé
Aux formes et barytons, aux horizons
Rapiécés,
Aux colis, colliers et copies
Enflammant
Ce que l’orgueil ne peut corrompre,
Tous s’y attarderont
Pour avouer que l’art ne peut rompre
Et vous louerez à sa grâce
La candeur pour qu’il n’y sombre.
Cette tiédeur dont on profite
Et qui use jusqu’à ce que
la vibration des cristaux
Sonnent le glas.
Ce qui arrivera ?
Les paraboles le compteront
Sous ces nébuleuses qui
le rediront à ces nénuphars
Qui l’onduleront à leur tour
À ces nymphes houleuses, plus tard,
Sous un regard railleur.

Le 30-07-1985

20 ans et 1 jour

Vingt ans et un jour,
La pluie me cache le paysage
Celle pour qui mon cœur vibre n’est pas mienne
Le quartier inondé sous l’orage
M’accuse d’avoir brisé une vielle,
Coupable, je l’accepte,
Mes désirs s’écoulent le long d’une rigole
Et les sons m’abandonnent.
Je tremble en effeuillant
Les contrées insouciantes
Cachées à ma vue pour l’éternité.
Je suppose et révolutionne
En songeant aux inspirations
Dérangées dans l’oubli
D’une plume héroïque ennoblie
Dans sa funèbre disparition.
La colère se lève
Et les sons me carillonnent
Vingt ans et un jour
Prostré, je sors du désert qui m’assomme.

Le 20-06-1985

Le Condor

Une barrière à l’infini
Surpasse un univers bleu
Caressant le ciel gris
Où s’esclaffent, victimes
De l’horizon mielleux,
Les nervures de mon âme.
Un condor y plane
À la limite de l’atmosphère,
Prouvant à la Terre
Que l’aridité
Ne se trouve pas au fond
D’une montagne.
Il traverse à toute volée
La barrière, la brise,
La conquière, l’incise
De ses serres acérées
Sentant un liquide gluant
S’écouler le long de son corps,
La douleur le prend,
Il combattra jusqu’à la mort.

Le 9-06-1985

L’Orient

Attendre que la pluie cesse,
Nénies, que ce réveille pardonne
La trahison de cet oracle,
Rafraichisse son iris
Et le monde entier saura,
À la fenaison que ce soleil chantonne.
Atteindre une pensée qui blesse,
Une obole que l’on caresse,
Étreindre une aubade
Et la garder au fond de son cœur
En promesse.
Quelle qu’en soit sa valeur
Elle ne se dénaturera.
Enfiévrés, pourpre et austères
Il se peut que s’émousse
Un vol d’ibis
Le long du Nil,
Gloire d’un chapitre omis
De Pharaons, Reines et mystères.
Méprendre son berceau
C’est se pourvoir d’oripeaux
Tout en agitant son oriflamme
Et cependant,
La prise de l’histoire à travers un oriel
Cache parfois le crépuscule de
L’empire des Sultans d’Orient.

Le 19-06-1985

L’hirondelle

J’avais besoin de toi,
Oui mais voilà,
Le carillon s’est mis
De travers
Aussi, j’ai tenté la pluie
Par-derrière,

Elle s’est figée devant
La glace, contre le courant
Où les étincelles scintillent
Le soir venu,
Mais ses yeux pourtant brillent
Alors je l’ai vue,

La carapace a disparu,
Une volière la remplaça
Où les chandelles s’enluminèrent
Le jour connu
De l’hirondelle première
Qui retraça sa litanie
Et reprit son essor,
Moi au bord, elle dehors.

Le 29-05-1985

Songe

Une feuille d’un bouleau s’effrite
Alors que voici un été orange.
Le moteur tourne et planifie le granite
Car ici, j’ai été étrange.

Et cependant, épris d’une diseuse de vers,
En plein plaisir du jeu,
J’ai croisé la providence,
Enrichis de lettres et de primevère,
Prisonnier d’une corde à nœuds,
J’ai consulté d’un pas d’avance

La table qui s’étire le soir venu.

Le 28-05-1985

Le bas fond

Laissez-moi modeler une feuille d’extase
Que j’enverrai à travers tempêtes et boniments
Creuser une place pour l’amour auprès de son cœur.

Laissez-moi prier une larme d’un chaland
Que j’envolerai du fond d’une corrida avec mon clairon
Vociférant la peur du passé, louve des labours.

Quoique immortellement, les démons démoralisants
Déclinent avec le vent, le moment où le temps
De son emprise m’exorcise de mes saveurs,

Brodant une rosée d’un magnificat pure,
Je claque mes portes, vicieux, victime victorieuse
D’un venin velu, toussotant, c’est la fin, la fin du sofa.

Laissez-moi chanter, hurlez, vous me cachez
Ce paon, papillon folâtre flottant parmi les flocons
D’une droiture impénétrable, me démoralisant.

Parmi tout se brouhaha, un « dur » clopin-clopant
Me frappe sur l’épaule, une ruade et c’est la marmelade,
C’est l’oxydation d’une aubaine audacieuse

M’apportant un aplomb au dessus de l’arrestation.
Une lampe illumine le noir enchevêtrement de la colère.
J’avise une robe virevoltant et romanise,
M’échappant de l’obscur bas fonds.

Le 19-03-1985

Rancœur

Et voilà, elle est revenue,
Et moi je ne sais plus,
Voici que mon corps s’effondre
Mais maintenant,
Je ne suis plus qu’un Alchimiste
Combinant l’écrin et la Vodka
Provoquant la déchirure
D’une bataille pour une poésie,
Tout tocsin à l’aurore
Hurlant une génération
Perdue au très fond
D’une carafe d’arc
Mêlée aux légionnaires
Prophètes ! Je ne peux voir
Ces violettes qui me carillonnent
Qu’elle est revenue
Ma demoiselle Rancœur.

Le 19-03-1985

Pour toi

Ses jambes avaient cessé
De vivre
Maintenant, on la promenait
Tristement sur les quais
Mais un matin, elle disparut

Et c’est pourquoi
Et c’est pourquoi
Messire Enselme,
Enfourchant son destrier
Dévala vers la vallée
Pour qu’elle ne le sème
Et loin, loin, très loin
Poursuivit son chemin
À travers monts et sentiers
À la recherche
D’un lutin maître
Du Temps.
Au fond de l’azur,
Il l’aperçut, perché sur une tige
De raisin trop mûr.
Et un ange passa
Et un ange passa,
Messire Enselme
Stoppa son destrier.
-« Que désires-tu ? »
Demanda le lutin
-« Que tu m’ouvres le temps
Afin de retrouver celle
Qui fait battre mon cœur
Et m’a quitté parce qu’elle
Se trouvait indigne de moi ! »
-« Oh ! Je vois, mais
il n’y a pas, non, pas
De moisson pour que cette loi
Te grignote malgré
Tes craintes. »

Une arme de colère
Baptisée horaire
Plongea à travers le couchant
Et près, près, très près,
À flanc de coteau,
Au bord du ruisseau
Des roseaux s’écartèrent
Lentement ; très lentement,
alors
Apparurent tes falbalas, ô toi et moi,
Le temps se tue,
Le cœur s’ouvrit
Tandis que la lumière mourait
-« Oh je crois mais
il n’y a pas, non pas
De raison pour que ce Roi
Virevolte aux grés
De mes plaintes.
Et c’est pourquoi
Et c’est pourquoi, oui,
Ceci est pour toi.

Le 6-12-1984

La Licorne

La rosée est à peine maîtresse de la Lande
qu’une étincelle se prolonge de son long
Panache de comète sur la surface de l’étang
Où deux hérons mirifiques s’envolent
Vers le firmament, plus gracieux et majestueux
Que l’enchanteresse princesse de la Lune.
Tu cours à travers ce rêve, pieds nus,
Le sourire aux lèvres suaves et printanières
Dans ta longue robe bleutée découvrant
Délicatement ta volonté, ton corps
Semble virevolter, ondulant avec la vie
Ne faisant plus qu’un avec sa magie,
Un cavalier blanc sur un somptueux
Destrier accouru et tu le contemple,
Une vague au cœur relève ta douce poitrine,
Tu te fais femme et il t’arrache du sol,
T’emportant à travers monts et marées.
Tes mains se serrent contre lui,
Tes cheveux azurés volent au vent mais tu ne crains plus
Le froid, un nuage s’efface de la pâle lueur de la
Brume, comme les chaumières se font minuscules
Sous le corps musclé de la puissante licorne ailée.
Ton visage se tourne vers lui, les mots coulent
Entre tes lèvres mais il ne t’entend plus,
Il est toi.

Le 26-08-1984

Le Local

Notre local a été vendu, nous allons être
Viré sous peu. Un an de perdu et du rêve
Dans l’azur pour mon cœur malmené.
Voici tout ce que donne l’amitié.
Pourquoi ? Je suis là et je ne comprends pas !
Tout est si bas tout à coup.
La musique berce cependant mon âme
Comme l’étoile psyché qui virevolte et
sanglote sur les dunes vertes d’amertume.
Le temps passe et tout, tout trépasse.
Ce matin un bourgeon, oui, un bourgeon
En automne a éclot !
Une feuille cristalline multicolore est apparue
Reflétant un mince filet de bonheur
Sur ma pente en pleur.
Un Roi est venu, ainsi que moi puis toi
Et l’arbre grimpa, grimpa par delà ma plume.

Le 1-10-1984

Status Quo

Status Quo, il n’est jamais trop tard !
Beaucoup ont palabré pour rien
Et non jamais compris
Votre grand départ en 1984
De cette divinité qu’est la scène
Immortels, vous avez votre place
Au rang des plus grands
Mais quoi de plus horrible que la vieillesse ?
Implacable et immuable vengeresse
Qui a raison des plus belles histoires ?
Souvenez-vous, il y a longtemps,
Vous étiez les Spectors en 1962
Que de chemins n’avez-vous parcouru depuis ?
Que de matin n’avez-vous apporté ?
Que de soirées n’avez-vous prise en duel ?
Vos Solos et Boogies
Sont le rythme de ma vie
Mais celui du « Prince » aussi ;
Status Quo, votre histoire
Est votre gloire
Et votre passé
Est mon rêve animé
Aussi loin que cinq étoiles
Que l’on ne peut atteindre.

Le 26-08-1984

Auto-moto

Auto-moto-motard puissance et pétard
File à travers les vents du matin
Tel le faucon Pèlerin
Poursuis ton pèlerinage au Man
Mélodie psalmodieuse, moteur
Et tonneaux quatre en nain !

Tombe, tombe !
Prends garde à ce monstre
Qui se prénomme chaise roulante !
Brise, brise tous ces radars
Loupe ce Pommard
Et te voilà rempli pour cela !

Ne préfères-tu pas voir
Plutôt que de rester en peignoir ?
Que penses-tu de ce dragon
Qu’est le chemin goudronné ?
N’y sens-tu pas le traquenard ?
Alors concentre-toi, ton choix
Je crois, sera le bon pour tout le monde !

Le 26-08-1984

Ballade

Les couleurs sombres de la vie
Parfois sans prévenir
Vous oblige à quitter votre lit
Pour oublier et partir.

Une ballade à travers les sentiers
Pour connaître d’autres paysages
Rivières, cascades et ruisseaux
Où de belles poupées s’ébattent,
Leurs pointes du matin vers l’azur
Mais la fortune vous oblige à les quitter
Cruelle et désespérante, la marche sera longue.

Les conquêtes enchanteresses de la survie
Sont les ménestrels du repentir
Par delà les Elfes et les Djinns voici
La baguette magique à épaissir.

Une ballade à travers le bogie
La guitare roule ses cordes
La batterie tempête la nuit
La basse ronfle tambour battant
Les cymbales chantent leur refrain d’écrin
Le synthétiseur vous emporte en Abadir
Domaine Roi de tous vos rêves.

Le 26-08-1984

Pense

Pense à ce sable qui chante
Chante à cette étoile l’amitié s’envole
Envole à ce malheur cette balade
Qui pleure,
Pleure à cette sonorité fluide d’huile
Huile ces galaxies critiques qui tournent
Tourne criquets et marchons bulles
Qui éclatent !
Eclate Bretagne Mers et marées rangées
Rangez, oui, vous, toi,
Ah mon frère, perles et tempêtes
Qui me serrent !
Serre cet anneau, voici, amen,
Amène cette robe pour elle qu’il dessine !
Dessine ce faisceau, brûle ce vaisseau !
Qui y pense ?

Le 31-07-1984

Cadeau

Aujourd’hui, cadeau
Pleures, chante et gronde,
Oublie tout ce fardeau
Qu’est-ce qu’il faut tondre !

Raconte le simple cœur
Hier j’ai cru faner
Pardonne sans peur
« Aujourd’hui », tout est tombé,

vois là-bas, dessus la croix G
Parti pourri, le retour
De l’horreur et de leur four

Au Chili, crois-moi,
Aujourd’hui c’est un cadeau,
Mais là-bas, eux, ils sont Rois !

Le 19-07-1984

Bof

Moi je pense et elle sourit
Oh toi ma triste chance
Comme tu me fuis
Je ne veux plus de ces offenses

Tu me brises alors il meurt
Le sourire que je tremble
Oh cette douce torpeur
Cette musique qui flambe

Et loin de moi, je pleure
Cela, tu le sais, qu’importe ?
Un jour les fusils seront fleurs

La réalité, cruelle, je l’aime
Que dis-je ? Je la déteste.
Et pourtant je me traine !
C’est Bof !

Le 28-07-1984

Nuit blanche

Tendresse et amitiés
Santé et bonheur
Rouge et ivresse
Cette nuit blanche à cœur
Merguez et côtelettes
Bière et pompette
Ballon, o casse-tête
Bleu, odeur d’intimité
Chansons, tous nous l’acceptions
Horrible tangage et roulis
Souffre aux mille mots
Vert, sangle de l’amertume
Roulez, roulis, son échange
Vous a miraculé, priez
Bang ! Prise de conscience !
Rêverie ! Tentative de suicide !
Cour ! Cour ! Ton cœur cri !
Ton ventre te brûle !
Gris, malheur et insouciance !
Destinée, débilité et connivence !
Et toi ? Veux tu que je te raconte les étoiles ?
Virage mal pris !
Orage sale, fui !
Nuit blanche, tu nous as souri !

Le 10-07-1984

Rêve pour rien

Rencontrer la vie
Pour lui plaire
Raconter la vie
Pour se défaire
J’en pense
Et j’en ris
Et j’en pleure
Allons-nous photographier
Au-delà de la Seine
Allons-nous photographier
Par delà la plaine
J’en pense
Et j’en pleure
Et j’en ris
Allons-nous rester
Tous les mêmes ?
Allons-nous tous
Rester si blême ?
La tempête
Si sereine
Pâlis les horizons
De ton visage
Tumultueux,
Toi qui es si frêle,
Pourquoi ne pas oublier
Ma Reine,
Pourquoi ne pas oublier
Ma sève ?
Pourquoi ne pas s’en aller
Au-delà du monde et du temps
À bord de mon cœur
Aux mille et un voiliers ?
Allons, viens, viens !...

Le 15-04-1984

Orion

Orion, la plus belle des constellations,
Fabuleux nuage au milieu des étoiles,
Au si délicat travail de peintre sur toile,
Ballet né de ses nébuleuses à émissions,

La poussière de carbone qu’elle s’abrite,
Panache de nuage, splendeur, cauchemar,
Apparais par ciel étoilé, tel un phare,
Transformée en fines paillettes de graphite,

Arc-en-ciel de lumière bleu, blanche et rouge,
Univers-îles de brume, paradis d’âmes
Perdue dans les dentelles de l’amour pour blâme,

Nébuleuse qui donne naissance aux étoiles,
Spectacle grandiose de visages cosmiques,
Orion, le plus beau tableau d’Apocalypse.

Le 21-12-1983

Croisière

-« Les passagers sont priés
D’entamer aimablement
La démoléculation
Pour une croisière de rêve
Au système Delta Pavonis.
Nous signalons
Qu’il n’y a rien de magique.
Tout n’est que scientifique. »
Tous réglèrent la butée
De leur serre-tête blanc,
Créant la transmutation
De leur corps en entité rebours
Leur permettant de supporter six
Degrés Hp luminiques.
Le navire malléable
Prit son essor lentement,
Les moteurs photoplasmatomiques,
Dernier cri de la science, vibraient
Telle la mer sur le sable chaud
Dans son rondo de mimique.
Tous sentaient la douce voix
S’enflant comme l’univers
À travers chacune de leurs larmes.

-« Partant de la Reine Mère
Notre Terre,
Puis la Lune,
Simple toit sans air
Et incapable d’en fournir
Vers l’intérieur,
Vénus, la première planète
À la température
Supérieur au point
De fusion du plomb,
À l’atmosphère écrasante,
Aux vents d’acide sulfurique
Atteignant les quatre cents
Kilomètres par heure,
Aux hautes températures
Polluant l’atmosphère
En lui envoyant
Des vapeurs métalliques,
Elle est cependant
Symbole d’amour pur.
Voici Mercure
À la surface
Alternativement cuite
Par le soleil et exposée
Au froid glacial de l’espace,
Simple réplique de la Lune,
Et le Soleil,
Astre créateur de toute vie,
À la puissance quasi divine.
Après ce détour de rêve,
Nous re-dépassons la Terre
Et rencontrons Mars,
Dieu de la Guerre,
Au climat froid,
Hostile à la vie terrestre,
Aux énormes volcans,
Canons géants
Et rivières fossiles.
Jupiter suit,
Sans surface solide,
Entourée d’intenses
Ceintures de radiations
Mortelles pour l’homme.
Arrive Saturne,
Aussi dépourvue
De surface solide
Mais dont le spectacle
De ses anneaux de blocs
De roches et de glaces
Est tout simplement
Grandiose.
Uranus,
À la surface aussi fluide
Que ses précédentes
Provoquant des lueurs
Etranges sur ses satellites
Par de mystiques effets
Verdâtres panoramiques.
Nous dépassons Neptune,
Astre bleuté turquoise,
Similaire à Uranus,
Et enfin, Pluton,
Sans aucune atmosphère
Et recouverte de mystérieux
Lacs gelés de méthane.
Nous quittons maintenant
Le système solaire,
L’écran central va bientôt
Vous permettre de voir
Que notre Soleil
Se situe dans une région
Dépeuplée de la Galaxie,
Sur le bord
D’un des bras spiralés
Aux spectaculaires
Effets de couleurs.
Accélération constante,
Nous venons de franchir
Le quatrième degré
Sur l’échelle de Beaumarin,
Décélération dans dix secondes.
Dix-neuf années lumières
Ont été parcourus.
Delta Pavonis est en vue.
Le coordinateur principal
Vous souhaite-la bienvenue
Après ce voyage sans retour !

Le 18-12-1983

Le Lynx du Nord

Le Lynx du Nord, agile, fort,
À la fourrure convoitée
Pour sa beauté à tort,
Brun rouge ou jaunâtre,
De tâches parsemées
Et de bandes noirâtres.
Jadis commun dans nos futaies
D’Alpe, d’Ardennes et de Bohême
A disparu pour la Norvège.

Le Lynx nocturne du Nord
Hurle sa rage à cette Lune,
Chassant jusqu’à l’aurore,
Tel le Machairodus,
Cruel et sans rancunes,
Ne craignant les circus,
À l’affut, ses babines écument.
De l’arbre il se précipite
D’un bond prodigieux sur le mythe,

Un élan saisit à la nuque.
Avide, il suce son sang.
Quand ce genre de proie fait défaut,
Il se rabat sur les perdrix,
Les écureuils, les martres,
Les chats sauvages et les pigeons.
Ces beaux hommes qui nous endorment
Sont tel le Lynx du Nord.

Le 16-12-1983

Noël

Noël d’amour dans vos maisons,
Jour de paix et de chansons,
L’étoile de Bethléem
Vous dira à tous la cène
En celui qui fut soleil.

Noël,
La neige est là pour toujours,
Le ciel luit et dit bonjour,
Rêver enfants du Liban,
Peut être qu’en vous priant,
La paix reviendra mille ans

Noël
Stand de vie du commercial,
Oh oublie si primordiale,
Pourtant il nous l’a donné,
Même vous n’y croyez,
Votre histoire ne peut changer.

Noël, Noël,
Pourquoi ne pas tous chanter,
Oh oui, ne pas tous s’aimer ?
Oh non, oubliez la pluie,
C’est Noël,
Fête si fraternelle
Aux couleurs de vermeils
Et de fines dentelles.
Noël,
Ombrelle d’un message miraculé
Tu es temple d’un désir
Qui s’essouffle au pourtour
De la Terre.
Noël, Noël, Noël !

Le 16-12-1983

Cauchemar

Assez de ces tensions,
De ces semaines dingues,
L’hiver me fait trembler,
Mon lit est ma passion,
Vois, tout est si folingue !
Repos, calme, je fermai
Enfin mes yeux.

Des enfants nus et beaux,
Attachés les uns aux autres
Par des chaines en or
Couraient, couraient sur l’eau
Autour d’un vieillard apôtre,
Les chassant encore et encore
Avec sa jambe de bras

Les mamans tirant leur
petites filles par les
Mains, applaudissaient.
Mon morceau de pain beurre
Avait le goût de lustré,
Comme j’avais mal et
cet oiseau au fuselage

De mégatonnes qui
Criait « encore une fois ! »
Fou, je lui lançai
Mon seul souffle de vie,
Mon amour tenté, pourquoi
Vouloir s’échapper
Du sabre au cœur d’ivoire

Si sophistiqué, Frères
Détruisant toutes les fleurs ?
Heureusement, par
Chance, mes jambes sont
Toujours là, vous mes sœurs,
Pourquoi grand-mère
Échange mes mots trop tard ?

Je ne le ferai plus
Oui mais j’aime bien quand même !
Ce réveil bouteille
Qui n’en finit pas, flûte,
De mordre le temps de peine
Pommes et groseilles
Je préfère chanter la mer.

Bientôt je m’achèterai
Un faux monde pour pleurer
Quand tu diras je t’aime,
Bientôt je m’envolerai
Vers toi jusqu’à exploser
Alors tu seras ma veine.
Je t’en prie, oh rêve !

Le contact gluant, glacé
Du noir névrosé, départ
De la fin du début
Du retour, j’ai caressé
Tout cœur battant, mon chien car
Bonheur, la réalité réapparue.

Le 26-11-1983

La Patinoire

Les enfants du monde glissent
Tous à la patinoire,
Fièvre du samedi soir,
Comme leur révolte factice
Sur un terrain sans failles,
Mais votre belle extase cache
Ce cinglant qui entaille
Vos vies où tout se hache.

Et vous glissez si bien
Que vous abandonnez
Le mal à la beauté
« Tant pis, s’est pas le mien ! »
Voyez venir le noir,
Sentez comme les rues puent
Dans vos cités à tiroirs.

Ne glissez plus sur dépotoir
Enlever votre saleté,
Battez-vous pour l’amour au soir,
Ne pas vous méprendre sur son tendre,

Les parents du monde chantent
Tous dans leur douce baignoire
Même s’ils n’ôtent leur peignoir :
« Comme la joie de la pente
Abrupte gravit la vie. »
Dans ce conte de passion
Battu par la rêverie.
De l’horrible pollution,

Regardez notre beau miroir
Madame Marianne, notre veine,
Pourquoi toute cette haine ?
Laissez la belle, cette Patinoire !

Le 9-11-1983

Stop !

Stop à tous ces scandales !
Ne crachez plus vos jolies balles !
Désormais, la Marianne s’en mêle !
Alors vos enfants payent !
À titre posthume gagnent des médailles !
Enlevez tous ces attirails
De ce monde à mitrailles !
Voyez la Terre comme elle s’emballe !
Les grands hommes nous préparent la pelle !

C’est assez Messieurs ! Enlevez vos saletés
cachées au fond de nos lacs ou montagnes !
Vos guerres froides cachent notre fausse liberté
Des jours à venir dans ce futur bagne !
Vous, enfants de la patrie, réclamez toute justice
Pour qu’enfin toutes ces combines
De piston et de cuisine ce terminent !
Détruisez Messieurs, mais ne vous faites pas de biles !

Le 2-11-1983

Mes Larmes

Mes larmes d’amours amères,
Reflets de toi ma Terre,
Sont la peur de ton bien
Mais aussi de ton mal.
Elles ne servent pas à rien,
Coulent comme le soir d’un bal
Où la valse emporta
Le monde entier pour toi.

Mes larmes de tristesse pleurant
La crainte d’une plainte sans cœur
Qui détruisirent mes rêves,
Me firent vaincre l’encre noire
De vos sourires si brefs,
Emportant vos espoirs
Au très fond de votre âme.
Dieu, pourquoi tout se blâme ?

Mes larmes d’allégresse viennent
De toi, flamme qui est mienne.
Mes perles, combat trop dur
Pour un simple écrivain,
Mes pleurs dépassent le pure,
Pardonnez mes rimes peintes
Pour la révolte des hommes
Dans ce monde où tout tonne.

Mes larmes, je vous les chante,
Mon cœur, je vous le tente,
Ma vie, elle est pour elle,
Rêverie, je t’ironise,
Amour, je t’appel,
Peur, c’est notre bêtise,
Colère, je te déteste,
Vos larmes, c’est ça la vie.

Le 6-11-1983

Symbole de tristesse

Marianne, prend ma main, voici le brouillard.
C’est à la tombée du jour,
Dans ses affres de cauchemar
Que la Lune déforme notre beau monde d’amour !
Vite, partons, j’ai peur du noir.
Stop ! Le pessimisme me gourd !

Assez de tristesse ! Oh aide-moi à reprendre pied,
Je suis perdu par tout ce qui me dépasse.
J’ai besoin de ne pas nier
Car il me faut regarder les faits en face,
Réagir pour vaincre mon bourbier.

Pourquoi dois-je toujours souffrir ? Je l’aime pourtant.
Elle seule fait battre mon cœur.
S’en rend-elle compte seulement ?
Son sourire est le reflet de toutes ses sœurs.
Pense-t-elle à moi maintenant ?
J’oublie avant qu’elle ne m’effleure

En m’acharnant sur mes larmes.
Je suis si bas
Que je m’invente des tas de soucis
Mais je t’attends encor, sans savoir pourquoi,
Peut-être que je t’aime, toi, ma rêverie.

Le 1-11-1983

Le Poète

Aujourd’hui, peacelovisme égal pessimisme.
Les enfants s’illusionnent et ne croient plus.
Les adultes s’adonnent à leur mimétisme.
Le Poète, par modernisme,
Est devenu superflu.

Dans tous les pays à dossiers,
Il est persécuté,
Il choque et on l’enterre ensuite.
Sa révolte chantée sur son papier
Deviens son éternelle fuite.

Il est tué parce qu’il a parlé pour vous.
Par chance, vous êtes né libre.
La précision du Léninisme
Qui nous entoure me rend flou
Cure dent, je vibre

Car tout n’a pas tellement changé.
Regarder autour de vous,
Toutes ces maladies Terriennes !
Le Poète, dans ses contes d’un sou
Est votre réelle paix
Il est tel un diamant,
Éternel par delà les marées
De vos pensées.

Le 1-11-1983

Loto

Joyeux drilles mais escrocs du renouveau,
Oublier vos tiercés et belotes,
Les roulottes sont bonnes pour tous ces fayots.
Maintenant c’est l’état qui se les frotte,
Peuple, grâce à ton simple papier jaune,
La déesse de la bourse se les empoche.

Désormais c’est Boulot, Dodo, Loto.
Vos rêves qui sont les plus mirobolants
Voient Tahiti mais mince, elle est sous l’eau.
On fait des sur boum de mille ans,
Même si tout ça c’est du miel rigolo,
On aura bien cru que c’était dedans.

Vous pourrez à coups sûr vivre sans bobo,
Usez vos ronds pour une bombe infernale.
Buvez, dansez, payez vous des bateaux,
Des poupées et expiez le tout au bal
Car votre bonheur va s’envoler bientôt.
Profitez encore de cette trêve avec le mal.

Depuis ce jour où est tombé le loto,
Avec tous vos ennemis, plus d’ennuis.
Désormais vos amis vous crachent au dos
Et votre vie disparaît peu à peu dans la nuit.
Plutôt que subir le Loto,
Il te valait mieux vivre avec la pluie.

Le 28-10-1983

Pierrot

Petit Pierrot tout blanc
Au vêtement de Lune,
Au cœur si gros,
Étouffe tous tes sanglots.
Tu as vu la naissance
De cette ronde amertume.

Gentil Pierrot de l’oubli,
De tes yeux lumineux,
Contemple toute notre rêverie,
Tu connais le mystérieux,
Le passé ne nous a rien appris,
Gentil Pierrot si malheureux.

Tu as vu des amoureux
Vouloir mourir de désespoir
Puis les mêmes, à d’autre, s’échangeant
Les plus tendres serments,
Aveugles, partant heureux
À de nouveaux déboires.

Des malheurs d’aujourd’hui,
Tu connais les causes,
Pour soutenir leurs idéologies
Et conquérir le monde en prose,
Ils sont prêts à se détruire,
Mais pourquoi voir tout morose ?

Gentil Pierrot, dort,
Tisse de jolis rêves d’espoirs
De caresses et de troublantes ivresses,
Le bonheur fleurit notre sécheresse,
Pense à l’amour encor,
Gentil Pierrot, ne pleure pas ce soir.

Admirable Pierrot,
Qu’importe la fleur brève
D’un été si chaud,
L’amour est au bord du rêve,
Les odeurs d’automne se collent à ton blanc manteau,
Ne pense plus à Eve.

Le 28-10-1983

Lorraine perdue

Par delà vos pensées et vos haines,
Pourquoi avez-vous négligé le rêve ?
On a oublié la quiche le dimanche soir.
On a oublié sa croix et son chardon.
Maintenant son corps saigne !
Comment les convaincre qu’ils s’aiment,
Ces hommes et ces femmes de Mi-Carême ?

On a oublié ses armes pour la Seine.
On a oublié son patois et son folklore.
Pourtant le soleil couchant les baigne
De douces caresses satinées de délicatesses
Un paysage d’automne sur ta Lorraine
Est pareil à l’âme d’une fleur de tendresse.

On a oublié que pour sauver sa patrie
La Lorraine donna sa Bergère de Domrémy.
Jamais de par le ciel, sa peine
De votre oublie pour elle ne sème
Autant de couleur d’amour que chante
En maître votre règne
De bonheur sur votre Lorraine.

Le 27-10-1983

Micro-ordo

Création sur création,
Marché sur marché,
Votre nouvelle préoccupation
Est celle d’acheter
Ce dernier cri de l’imagination,
De modèles à peine commercialisés
Sitôt battu par d'autres à plus de fonctions,
La science ne pourra pas s’arrêter.

Partout, micro-ordo,
Du plus simple au plus compact,
S’extases dans vos expos,
De l’imprimante au si grand tact
Dans un infernal rondo
De chiffres et de tic-tac !
Regardez votre micro-ordo
Et pensez au futur de la marque !

L’avenir est dans le bouton,
De mémoires Ram ou Rom,
De la couleur au son,
Micro tu ordonnes,
Tes composants le fond
Avec la glace de mille tonnes,
Opérateur, attention,
Fée micro-ordo, tu es trop bonne !

Ce bouton peut être le rouge,
Ces chiffres, ta pensée vaincue,
Cette écriture, ta main devenue courge,
Cette mémoire, la tienne perdue,
Cette couleur, celle d’un monde de murge,
Ces sons, de fausses vérités qu’on purge,
Micro-ordo, tu es sirène du jamais vu,
Homme, ne t’endors pas sur ta science et bouges !

Le 26-10-1983

La bande

Pique-nique, boum, drague et musique
Sont les passions de tous mes amis.
Car j’ai une bande de pots
Avec parfois des compotes
Mais qu’importe ?
Notre bande est la plus chouette de toutes.
Avec son Nono, son ET, son Franko,
Son Gros, son Lolo, ses Nanas, Ah !
J’oubliais sa Kan-Terre-Bro qui a tourné !
Et moi, Ptit Pot mais aussi tous
Les autres partis pour de futiles conneries.
Tous, nous sommes réfractaires
À tous ces imbéciles qui nous jalousent.
La bande est fière de vous annoncer
Une naissance, celle d’un groupe de copains
Pas trop mauvais musiciens.
Tous nous chantons le peacelovisme.
Maintenant notre joie s’étend à Nancy
Et sans doute bientôt jusqu’à l’infini.
« Car notre amitié commence là où se termine
Celle des autres » citation dont j’affectionne
Et écrite en souvenir de notre petite Nabou.
Une gentille fille au cœur tendre mais parfois si flou.
Dans la bande, il y a eu des histoires
Indignes de nos élans.
Qu’importe si nous les avons supportés maladroitement,
Le temps s’en est chargé.
Pots, soyez toujours des images !
Alors poutou à tous pour la vie.
Mais surtout, soyez franc en informatique,
La si célèbre codification Universelle.

Le 23-10-1983

J’ai cru

J’ai cru qu’il y aurait du soleil
Mais il a plu,
J’ai cru qu’elle me chanterait son amour
Mais elle se tut,
J’ai cru que la neige recouvrirait l’ordure
Mais elle n’est pas venue,
J’ai cru que la Terre aurait des ailes
Mais elle s’est tordue,
J’ai cru que sa lumière m’enseignerait le jour
Mais elle n’a pas pu,
J’ai cru que dans mes amitiés, elle disparaitrait
Mais elle a toujours réapparu,
J’ai cru que la semaine enfin terminée, tout serait fini
Mais elle n’a que cru,
J’ai cru qu’un jour nous pourrions discuter
Mais il ne m’a jamais connu.
J’ai cru qu’après « cela », il changerait
Mais sa hargne nous abattit.
J’ai cru que je serais fort mais j’ai pleuré.
Pourquoi tout ce mal
Alors que nous avons tout pour s’aimer ?

Le 23-10-1983

Peacelovisme

Une rose pique parfois plus fort
Qu’une abeille sur ton corps
Aussi pure que Vénus à l’aurore
Prenant son bain satiné d’or,
Au loin, les bateaux sortent du port,
J’ai compris, j’avais tors

Car tu es partie pour sa pomme !
Amour est la prière des hommes,
Beauté est la splendeur de celui qui nous donne.
Si la vie n’est pas toujours un compte d’Andersen,
Pleurs, nos joies partent dans nos peines
Roulées comme des pelotes de laine.

« Allons voir si la rose »
C’est certain, ne sera plus jamais éclose,
Puisque notre époque nous l’impose,
Classicisme, romantisme, modernisme
Laissent place au peacelovisme
Détruisant tous vos cynismes.

Les enfants d’aujourd’hui n’ont rien inventé,
Ils se veulent tous révoltés
Pour l’amour et pour la paix,
Ils combattent avec ferveur ce mal
Puis vient un jour où, banal,
Ils s’incrustent dans leur cristal.

Jamais on ne le réinventera, le monde,
Immuable, éternelle ronde
D’où la mort éclate et gronde
Dans une marée incessante de sang
Dont notre Terre se repait avidement.

Enfant, vous condamnez les contradictions,
Stupides sont vos réactions,
Laissez « interprétation ».
C’est par contradiction que le monde avance.
Notre époque est une balance
Annonçant de très grandes sciences.

Le pas est si vaste que l’homme a peur, c’est humain !
Le peacelovisme, parti de rien
Pris de l’ampleur pour vaincre la fin.
Certains comme les brocanteurs trouvent leur bonheur
Dans votre rattachement à l’histoire par peur.

Punk, tu es révolté contre tout conformisme,
Tu réponds au peacelovisme,
Attention, tu y réponds en partie,
Car moi je condamne l’anarchisme,
Sans le vouloir et tan pis,
Maintenant, homme, tu choisis.

Le 23-10-1983

Pupuce et Nabou

Pardonnez-moi !
La vie nous accorde parfois
De merveilleuses amitiés,
Comme vous deux,
Petites fées de Marseille et de la paix.
Si différentes l’une de l’autre
Mais avec le même grand cœur
Et la même force d’aimer.

L’une n’a rien à cacher
Et parle toujours avec intérêt,
Sait écouter et aussi trouver
Les mots qui apaisent.
L’autre, une fille adorable
Masque qui une fois briser
Par la nuit sans fond de vannes
De mon pot éclate dans toute sa joie.

Une joie si communicatrice
Et pourtant si fragile
Que les douleurs du passé
Ne se priveront pas d’enlever.
Toutes deux n’ont que faire
Des regards de ceux
Ne comprenant rien
À ce que sont de vrais copains.

Toutes deux n’ont que faire
De ces terribles Magiciens
Elles aussi ont pour prière
Bonheur et amour.
P’tite fleur, fasses que
jamais elles ne souffrent
Sur cette Terre parfois aussi
Cruelle qu’une parole amère.

Mais cette immense amitié
Si immense
Que tous nous nous sommes
Attelé pour la détruire.
J’ai servi de leurre dans
une monstrueuse bagarre sans cœur.
Celle que le destin réserve
À tout humain dans leur fraternité.

Pupuce et Nabou, un jour
Vous ne serez plus seules
Sur cet échiquier de fou,
Je vous le promets,
Un jour, un pétale de rose
S’envolera dessus le vent,
Ce jour-là l’amour, le vrai,
Sera là mais peut être l’est-il déjà

Le 19-10-1983

Déprime

Lorsque le jour de déprime apparaît,
Il n’y a plus de place
Nulle part pour la frime.
Espérons que jamais ils ne fassent
Que sonnent les matines,
Triste et amère déprime,

Si fertile, débile, futile,
À un tel point que j’en ai
Plein les sourcils de tout
Ce qui s’assimile à
une ballerine pleine
De faux pantomimes.

Quand on est au très-fond de la déprime,
Où trouver une seule trace
De joie perdue par trime ?
Espérons que revienne notre place
Que notre époque a rendu vile,
Que mandoline nous chantonne ses comptines
Par jour de déprime.

Le 19-10-1983

Mélancolie d’automne

Gris est l’horizon d’un ciel couvert de soucis,
Il y a partout la vie mais la mort des crises,
Des jours tristes, désuets, voient, comme aujourd’hui,
Le vent s’affole, au diable, vous, mes bêtises.

Bleu, mon stylo à plume saturé d’aveux
Il y a des nœuds qui dans mon âme fragile
Des jours laiteux comme l’automne où, malheureux,
Dans mes rêves où tout est scabreux, je ré-empile.

Dorées, les feuilles qui bientôt nous abandonnent
Et avec elle ce flot qui nous tue,
Partez sans pleurer pour qu’elle ne nous assomme.

Rouge sang, ce parterre où se cache la guerre,
Chantez pour qu’elle ne nous voile notre vie
Et sème avec elle, la peur du tonnerre.

Le 18-10-1983

E = MC2

Salut le monde !
Aujourd’hui le temps tombe,
Qu’importe, le moral gronde !

À vous tous hommes et savants,
Entendez mon appel pressant,
Cachez votre peine en le tentant !

Si vous êtes prêt,
Ne vous laissez pas niais,
Je ne condamne pas la relativité à jamais

Mais je prêche la paix avec l’aide de la science.
Les politiciens l’ont compris d’une manière rance !
Vous seuls, hommes de sciences, peuvent éviter la sentence !

Votre connaissance est si grande,
Qu’il est triste que l’on vous demande
De l’utiliser en premier à des fins d’attente !

Bientôt tout vous sera possible
Et toujours avec la même cible.
Ne trouvez-vous pas cela terrible ?

Peut-être y aurait-il une solution,
Celle de vous unir dans vos réflexions
Afin d’ôter à la Terre sa mauvaise potion.

Peut-être qu’en rêvant un petit peu,
Le rouge ne sera jamais plus sur la planète bleue,
Mais non, l’homme n’est pas né sans feu !

Que l’on ne me dise pas que la pomme était bonne !
En constatant les faits plus rien ne nous étonne,
Plus la science avance, plus le siphon se creuse, le mal est dans l’homme !

Pourtant nous avons tout pour ne pas vivre banals !
Nous avons tout pour combattre ce mal,
Mais justement, par le mal ! Pas mal ?!

Le vaincre par le mal ne serait pas malin ?
Vous me prendrez pour un ignorant ; c’est certain !
Il faut cependant grâce aux savants repartir au premier matin.

Personne jamais ne l’acceptera, « travail trop énorme »
Rendant à coups sûrs les crédits sans forme !
Mais si le but en vaut la peine, prenons tous la norme !

En vérité, c’est main dans la main,
Avec l’aide des sciences que l’homme reviendra au sein,
Oui, d’une époque nouvelle, celle des Séraphins !

Alors écoutez tous la fin, écologiste, puriste et autre tic,
Dans la science, E = MC2
Dans la vie, E = MC2
Dans l’amour, E = MC2
Alors pourquoi pas celle d’un être de paix ? E = MC2

Le 7-10-1983

Faby

Faby, quand je t’ai vu petite fille,
Je t’ai su tendre, gentille et si pure.
Maintenant, plus que belle, brise ton mur.
Mes yeux s’ouvrent, je t’aime, c’est l’idylle.

Faby, souviens-toi quand je t’ai parlé,
J’ai été troublé de ta différence.
Par mégarde mes paroles d’enfance
Ont détruite béatement l’amitié.

Faby, tes cheveux d’aurore d’orient
Jamais ne les coupe à l’occident.
Seule tu peu me dire pourquoi toi,

Faby, aux yeux peints couleur de courroux,
Mélancoliques, les rendent jaloux
De ma vie ! Mais je rêve alors tant pis !

Le 7-10-1983

Regrets Eternels

Un regret est comme il ce doit
Une contrariété de ce qui n’est plus.
Une ivresse est à l’opposé,
L’extase au sein de ce qui est.

Mais où est le dû et le « qui n’est plus »
Si la poésie
Existe avec ou sans fois ?
Regret éternel,
Simplement tu es dans ce que vous chaque jour
Accomplissez ou n’accomplissez pas,
Vivez d’euphorie comblée par la vie
Ou détruite par celle-ci

À quoi bon chercher contre le pour
si ce n'est que pour détruire le contre ?
À quoi bon chercher contre le contre
Si ce n’est que pour détruire le pour ?

À quoi bon chercher l’amour
Si ce n’est que pour mentir et rompre ?
À quoi bon chercher toujours
Dans vos ennuis ce que Terre montre ?

Mes regrets éternels
Sont deux prières afin que
justement,
Il n’y ait pas de fin.

Mon éternel regret est que
La science
Soit d’abord pour ces engins

Mon ivresse est que par contre
Ce soit l’amour
Et non la mort qui compte !

Le 6-10-1983

Amertume sans rancune

Que de mots je ne fis
Que d’amour je ne dis
Car comme partout c’est ici
Que la joie s’accomplit

Par temps sec et sans soucis
J’ai détruit l’inachevé
De cette civilisation d’insectes
À l’aspect parfois si gris
Sans aucune rancune

Rien à redire sur le futur
Le passé a détruit l’ordure
De cette entité pourtant
À l’aspect parfois si pur
Lançons un regard amer

À toi la fleur de ma vie
C’est de l'amour que tout renait
Un jour comme aujourd’hui
Inspiré, je me vis
Pour ravir…

Le 6-09-1983

Le Magicien

De ses yeux couleur de ciel,
Roulant d’un maléfice bénéfique,
Le Magicien, Magicien,
Par enchantement
Des grandes réalisations de sa création,
Veut en enlever son nouveau vice,
Celui d’une vie factice.

Dans sa toge mystique couleur de soleil
Où s’écoule le flux du mystère,
Le Magicien, Magicien,
Par étonnement
Du mot magique liberté devenu athée
A voulu comprendre son oublie
Mais sa création ne l’a pas compris.

De ses longs cheveux couleur de temps
Remplis de formules inexplicables,
Le Magicien, Magicien,
Par amour,
Créant de nouvelles énergies sans soucis,
À tenter d’assurer son lendemain
Alors que ses yeux se noyaient dans l’incertain.

Dans son incommensurable fureur couleur de tonnerre
Où tout ne peut que disparaître,
Le Magicien, Magicien,
Par dégoût,
Vous a laissé appuyer sur le bouton fatal,
Vous qui vous vous preniez pour des étoiles.

Je me suis alors réveillé
En pleurant et tout trempé,
Le monde n’avait heureusement pas changé.
Vous, Magiciens, Magiciens du pouvoir,
Devenez poètes et utilisez mes larmes
Pour rendre à notre monde
Sa couleur de cristal !

Le 5-06-1983

Les nuages

Une bande rouge sang
Au fond de l’azur
Croise une bleue turquoise
Mêlée à d’autres plus pure
Couleur ardoise
Un véritable temple de nuage
Plus féérique que l’orage

Peuple de la Terre
Écoute la parodie de nos nuages
Que le vent emporte sur le temps
L’amour apporte la vie
La vie apporte la joie
La joie apporte l’orage
L’orage apporte les nuages

Un soleil de Mars
Dieu de la guerre
Mais l’on est en avril
Chantez mes frères
Un jour où l’on oublie tous nos idylles
Le 20 est un nuage
À rayer sur notre Univers en rage

Galaxie sur Galaxie
Où les temps incertains
Trompaient votre vie
Maintenant c’est le matin,
Tout peut-être jolie.
La Terre se mêle à la mer
Et les nuages à l’orage

Pense, pense à ce que tu crois
Et tu les sauveras,
Les nuages d’un soir
Où la nuit fut oubliée
Pleine de secrets
Et de reliefs violetés
Un couloir d’azur ?
Une rivière de murs ?
Rien n’est plus beau
Qu’un nuage qui murmure.

Le 20-04-1983

Souvenir d’enfance

Écoute, oui, toi écoute cette histoire.
Il était une fois un petit garçon
Qui adorait la vie.
Il n’avait que six ans
Quand, s’envolant par delà le temps
Il te rencontra à Joli Bois.
Un simple regard suffit parfois
À la naissance de l’amour,
Un amour si beau
Que tous chouchoutèrent.

Mais ton nom disparut de sa triste mémoire
Combien de fois ne rêva-t-il de toi,
Sans jamais t’oublier ?
Il pleura, pleura le jour du départ.
Il ne savait pas encor écrire,
Mais ton visage était gravé dans son esprit à jamais
Plus rien ni personne ne pourrait le lui faire oublier.
L’espérance, il n’y avait plus que l’espérance.

Te souviens-tu lorsque
Vous couchant ensemble, nu,
L’un contre l’autre,
Juste en se donnant la main,
Ne se lassant de se regarder,
Les passions de l’amour
Vous étaient encore inconnue.
Dormir ainsi était
Votre unique bonheur mais
L’animatrice ne l’a pas compris
Mes fesses en rougissent encore !

Ce n’est pas lui, le chasseur mais son ami
Qui fit le Prince Charmant et t’embrassa
À cette fête des parents où tu étais Blanche Neige.
Un nœud se serra au fond de son cœur
Et qui jamais non jamais ne disparaitrait.
Un jour tu l’entendras peut-être,
Il ne sera pas trop tard
Pour que ce ne soit plus un souvenir d’enfance.

Le 14-02-1983

Mes poèmes de 1983 à 1985

1983 – 1985

Je dédie ces poèmes à mon amie Canadienne Chantal Martin

Introduction :

Chrysal est le nom d’une fleur de mon invention, symbole de ma vie. Elle est mon futur et mon passé, elle est devenue adulte, sortie de sa chrysalide comme un papillon sort de son cocon, agrandissant ses rêves comme croissent les feuilles des arbres au printemps. Les piqûres de guêpes qu’elle a traversées ne sont pas restées sans cicatrices mais qu’importe, la vie n’est-elle pas actrice ?

Le 15-12-1985