mardi 6 janvier 2009

Pierrot

Petit Pierrot tout blanc
Au vêtement de Lune,
Au cœur si gros,
Étouffe tous tes sanglots.
Tu as vu la naissance
De cette ronde amertume.

Gentil Pierrot de l’oubli,
De tes yeux lumineux,
Contemple toute notre rêverie,
Tu connais le mystérieux,
Le passé ne nous a rien appris,
Gentil Pierrot si malheureux.

Tu as vu des amoureux
Vouloir mourir de désespoir
Puis les mêmes, à d’autre, s’échangeant
Les plus tendres serments,
Aveugles, partant heureux
À de nouveaux déboires.

Des malheurs d’aujourd’hui,
Tu connais les causes,
Pour soutenir leurs idéologies
Et conquérir le monde en prose,
Ils sont prêts à se détruire,
Mais pourquoi voir tout morose ?

Gentil Pierrot, dort,
Tisse de jolis rêves d’espoirs
De caresses et de troublantes ivresses,
Le bonheur fleurit notre sécheresse,
Pense à l’amour encor,
Gentil Pierrot, ne pleure pas ce soir.

Admirable Pierrot,
Qu’importe la fleur brève
D’un été si chaud,
L’amour est au bord du rêve,
Les odeurs d’automne se collent à ton blanc manteau,
Ne pense plus à Eve.

Le 28-10-1983

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